Quelle sorte d'avenir préparons-nous?...
Supposons pour un moment que vous êtes né(e) en 1952 et qu'à la suite d'un accident
d'automobile en 1979, vous ayez sombré dans un profond coma et survécu jusqu'à ce
jour, quelle sorte de monde découvririez-vous si vous sortiez soudain de votre coma
en 1999? Tout d'abord, après une période de réadaptation, vous commenceriez à poser bien
des questions à propos de ce qui s'est produit durant tout ce temps où vous étiez
inconscient(e). De toute évidence, les progrès fantastiques de la science avec toutes
sortes de nouvelles technologies maintenant d'usage courant vous étonneraient probablement:
l'ordinateur omniprésent, utilisé pour d'innombrables applications, l'Internet, la
vidéo et le lecteur de disques laser, et ainsi de suite. Puis, la fin de la guerre
froide et de la menace nucléaire qui planait sur l'ensemble du monde vous apparaîtraient
certainement comme un développement fort bienvenu, quoique certaines questions demeurent
quant à savoir si le monde est vraiment sûr avec la prolifération de nations instables et potentiellement agressives, dotées d'un arsenal nucléaire. Aussi l'étonnante
nouvelle conscience environnementale globale avec le nombre croissant de produits
verts apparaissant sur les tablettes et la généralisation du recyclage et des politiques en matière d'efficacité énergétique amèneraient sans doute un grand soupir de soulagement,
si vous étiez déjà préoccupé(e) par la dévastation de l'environnement 20 ans plus
tôt. Dans l'ensemble, avec les progrès constants de la démocratie dans le monde et une préoccupation sociale accrue pour une vaste gamme de problèmes relégués aux oubliettes
à l'époque où votre coma avait débuté, il y a fort à parier que les espoirs d'un
avenir meilleur vous semblent à prime abord être en effet maintenant très bons.
Pourtant, après ces premiers moments de découverte exaltantes, vous commenceriez sans
doute à remarquer d'autres signes inquiétants, tant par ce que vous lisez en divers
livres que par ce que rapportent les médias et certaines séries télévisées projetant
un éclairage fort différent sur ces bonnes nouvelles initiales. De puissants intérêts
commerciaux et certaines attitudes et habitudes bien enracinées demeurent un obstacle
formidable à l'établissement de ce que de nombreux penseurs visionnaires et environnementalistes soutiennent être le seul espoir d'un futur sain et positif pour nous et
pour toutes les générations à venir, à savoir ce qu'il est convenu d'appeler le principe
du "développement durable".
Nécessitant de profonds changements dans la façon dont nous développons nos économies
et réglementons les activités industrielles et commerciales autour du monde, cette
idée de développer le monde de façon durable
signifie, ainsi qu'on nous l'explique, que nous devrions nous assurer de ne pas surexploiter
les ressources limitées de la planète ni menacer la stabilité de ses fragiles écosystèmes
de telle sorte que nos enfants et d'innombrables générations à venir se retrouvent dans l'impossibilité de bénéficier d'une qualité de vie décente - à l'exception
bien sûr des innombrables démunis de la planète. Émergeant d'une multitude de recherches
et de données scientifiques démontrant qu'à moins de changements rapides et profonds notre monde se dirige tout droit vers un effondrement global de tous les
écosystèmes, cette idée a reçu un soutien sans réserve de la part de vastes segments
de la société humaine et constitue la force conceptuelle motrice à l'origine du fameux
Sommet de la Terre qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992... et qui a accouché de tant
de promesses creuses et d'engagements non-tenus.
Mais comment pourrions-nous nous assurer que notre monde parviendra vraiment en bon
état dans le vingt-et-unième siècle? Evidemment, après avoir perdu toutes ces années
qui se sont écoulées tandis que vous étiez dans le coma, vous désirez maintenant
mettre toutes les chances de votre côté pour que les années qui vous restent soient remplies
de joie et libres de tout soucis majeur; donc c'est certainement là le genre de question
que vous vous poseriez! Maintenant, supposons à nouveau qu'il vous soit possible de réunir un panel d'experts provenant de plusieurs champs d'activité humaine, des
scientifiques, économistes, écologistes, sociologistes, humanistes et même des politiciens,
pour leur demander ce qu'ils considéreraient être les meilleures décisions qu'il nous faudrait prendre maintenant aux plans individuel et collectif pour accroître
nos chances de succès en ce qui concerne le développement durable. Voici quelques-unes
des questions que vous aimeriez probablement poser et les réponses que vous obtiendriez alors vraisemblablement à partir de leur perspective collective fondée sur les informations
dont ils disposent.
Q. À la lecture de nombreuses sources d'information tels les rapports sur l'état du
monde (The State of the World) publiés annuellement par le Worldwatch Institute,
la documentation et les magazines publiés par différents groupes environnementaux
et ce que rapportent différents médias tels le Time Magazine, il me semble comprendre qu'en
dépit d'une conscience environnementale plus aiguë au sujet des nombreux problèmes
que connaît l'environnement global et malgré de fermes actions initiées par les gouvernements, la situation continue dans l'ensemble à s'aggraver à maints égards. Comment estimeriez-vous
notre taux de réussite jusqu'ici en réponse aux difficultés que nous nous sommes
créées par des politiques et stratégies à courte vue - quand elles existent même! - en matière d'environnement?
R. Il y a eu une réaction relativement importante face aux problèmes environnementaux
et plusieurs signes positifs indiquent que les gouvernements et les corporations
industrielles commencent à réagir aux critiques concernant leurs normes environnementales trop faibles et un manque généralisé d'attention en ce qui a trait aux répercussions
environnementales des politiques gouvernementales et des progrès technologiques visant
essentiellement à stimuler la croissance économique. Cependant, c'est souvent en
l'absence de toute vision à long terme et de manière fragmentaire, au cas par cas, que
des gestes ont été posés en réponse aux pressions d'un électorat mécontent et afin
de sauver la face, le tout pour des raisons purement électoralistes. Par conséquent,
la véritable ré-évaluation en profondeur du modèle de développement économique sans limite
et des valeurs sociales prédominantes qui doit survenir avant que de réels changements
ne puissent se produire est encore à faire. Nous pourrions donc dire que notre succès pour la mise en application de politiques de développement durable est mitigé
par notre manque d'examen détaillé des prémisses de base qui déterminent nos habitudes
de consommation et notre négligence pour les conséquences environnementales qui en
résultent. Prenant en considération ce qui doit encore être fait, nous donnerions une
note moyenne de 30% aux décideurs politiques de par le monde.
Q. Y a-t-il une chance que des politiques de développement durable puissent véritablement
s'implanter autour du monde?
R. Ceci dépend d'un certain nombre de facteurs. Mais d'abord et avant tout, une conscience
accrue et une meilleure éducation du public au sujet des questions d'environnement
doivent exister avant que nous ne puissions espérer voir les politiciens et les corporations prendre les difficiles et coûteuses décisions qui s'imposent pour réorienter
notre civilisation vers un type de relation moins néfaste pour l'environnement, localement
et globalement. Malgré certains progrès significatifs en terme d'intérêt et de soutien à la protection de l'environnement et contre la pollution à outrance, la
plupart des gens ne comprennent pas à quel point notre situation environnementale
globale est dangereuse et précaire. Bien sûr, lorsqu'on demande aux gens lors des
sondages d'opinion s'ils préfèrent des produits ou services, tels un mode de transport, qui
soient moins dommageables pour l'environnement, la plupart disent vouloir opter pour
ceux qui ont le moins d'impact sur l'environnement. Cependant, s'ils sont confrontés
dans la vie réelle à faire un choix entre des coûts plus élevés, ou un changement de
style de vie tel que généralement associés avec de semblables options favorables
à l'environnement, et leur comportement habituel consistant à courir les meilleurs
soldes et à éviter le changement pour s'éviter tout "trouble inutile", c'est cette dernière
option qui d'habitude prévaut. Par conséquent, il faut que de meilleures campagnes
d'éducation du public aillent au fond des choses avant que les responsables gouvernementaux et corporatifs ne parviennent à trouver la volonté nécessaire à la mise en force
de véritables politiques vertes. Nous ne pouvons leur demander de faire ce que nous-mêmes
ne sommes pas prêts à faire. Lorsqu'une telle conscience accrue existera, et que
par conséquent notre style de vie et nos habitudes de consommation seront sensiblement
modifiés, on pourra alors espérer que des politiques de développement durable arrivent
à s'implanter dans la plupart des pays.
Q. Qu'est-ce qui empêche présentement qu'une telle information plus explicite soit
rendue largement disponible au grand public afin d'accroître les chances de mise
en application de politiques de développement durable?
R. C'est probablement là le coeur du problème. Comme la plupart des médias se fondent
sur les intérêts et préoccupations des gens dans le choix de l'information qui leur
est présentée, et comme une information n'est considérée comme valable pour faire
une nouvelle que si elle possède cette qualité de présenter un fait "nouveau", une catastrophe
frappant soudainement et entraînant la perte de beaucoup de vies humaines ainsi que
de grands dommages matériels ou l'annonce d'une découverte scientifique, la couverture accordée aux nouvelles et sujets touchant l'environnement est rarement soutenue
et se limite en général au temps que dure une crise. Il a fallu plus de 20 ans de
campagnes publiques d'éducation inlassablement répétées par des milliers de petits
groupes environnementaux n'ayant que des moyens limités, conjuguées à une kyrielle grandissante
de catastrophes écologiques majeures rapportées aux nouvelles pour que grandissent
l'intérêt et la conscience du public concernant le fait que quelque chose n'allait vraiment pas avec notre environnement. Mais même aujourd'hui malgré le grand intérêt
du public pour cette question, ce n'est toujours que lors de gaffes ou menaces environnementales
très importantes que l'on décide de déplacer les autres nouvelles "normales" afin d'informer le public sur ce qui se passe. Bien que les médias soient maintenant
beaucoup plus sensibles et plus enclins à couvrir la nouvelle environnementale, ils
ont néanmoins tendance à éviter de fouiller et d'analyser à fond toute situation
rapportée et rarement tentent-ils d'expliquer pourquoi il en est ainsi. Alors qu'ils
devraient accepter leur responsabilité, du fait de l'immense pouvoir qu'ils exercent
sur l'esprit des gens et l'opinion publique en général, de vraiment faire pencher
la balance du bon côté en faisant du journalisme d'enquête et en dénonçant les vrais coupables
du laissez-faire en matière d'environnement, ils se contentent de faire des reportages
superficiels qui ne remettent presque jamais en question le système ou les motifs qui se cachent derrière ce qui se produit en ce monde. Une des raisons les plus
évidentes de cet état de fait est que la plupart des principaux médias sont la propriété
des mêmes intérêts économiques qui tirent profit des normes et attitudes négligentes
pour tout ce qui concerne l'environnement, ce qui mène donc à de l'auto-censure de
peur de perdre son emploi. L'argent ici parle plus fort que l'éthique. Seuls les
diffuseurs publics financés par les gouvernements peuvent se permettre un certain
degré de liberté éditoriale, bien que la menace de perdre des millions de dollars de recettes
publicitaires exerce là aussi une influence en faveur de la censure lorsqu'une partie
de leur financement provient de sources privées.
Q. Quelle sorte d'information les médias devraient-ils nous présenter pour faire pencher
la balance en faveur du développement durable et aussi pour que les gouvernements
et les corporations soient tenus responsables de leurs actes lorsqu'il est temps
de punir les traînes-la-patte et les fauteurs de trouble?
R. On peut déjà citer certaines émissions éducatives télévisées indiquant dans quelle
direction les médias devraient se diriger pour accroître la conscience du public,
comme par exemple certaines séries sur l'environnement produites par Ted Turner Broadcasting et PBS aux Etats-Unis, le "One World TV Project" co-produit par plusieurs réseaux
de télévision en Europe, plusieurs co-productions du réseau japonais NHK et de TV-Ontario,
ou encore la défunte série "Feu Vert" de Radio-Québec. Un premier type d'approche consiste à dépeindre selon le point de vue scientifique les merveilles de l'évolution
et des processus vitaux sur Terre, de représenter la stupéfiante diversité des règnes
animal et végétal et les comportements instinctifs de la faune sauvage, et aussi bien sûr de décrire les conséquences présentes et potentielles des agissements de
l'humanité et des corporations reconnus comme néfastes pour l'environnement. Un autre
type d'approche consiste à donner la parole aux experts des groupes écologiques et
de prendre sérieusement en considération leurs conseils concernant ce qu'il faut faire
pour corriger les déséquilibres environnementaux. Montrer des exemples de réussite
pour la protection de l'environnement ainsi que les bâtisseurs et acteurs de ces
histoires de réussite est aussi une excellente manière de démontrer que des résultats tangibles
sont possibles et ainsi d'en inspirer d'autres à en faire autant. Mais on pourrait
faire beaucoup plus. Un des domaines déjà mentionnés concerne les reportages environnementaux qui ne craignent pas d'utiliser un ton critique; un autre, la pratique de
faire un suivi régulier des dossiers précédemment abordés. Maintenir ainsi les situations
problématiques présentes à l'esprit et devant les yeux du public -- comme le désastre environnemental mis en évidence dans le récent film de Richard Desjardins, "L'Erreur
boréale" -- fera pression pour que des actions politiques soient entreprises et augmentera
d'autant les chances que des solutions durables soient adoptées. Une autre contribution d'importance à une meilleure éducation du public serait de faire le lien
entre nos choix en tant que consommateurs et leurs conséquences finales sur l'environnement
et la base de ressources dont nous tirons tous nos produits. Exposer d'une part les dommages terribles causés au fragile tissu vivant de la nature par la cupidité
et les activités économiques motivées exclusivement par l'appât du gain, de telles
activités étant donc dépeintes comme étant clairement non-durables, et d'autre part
faire connaître celles qui sont soigneusement étudiées pour non seulement minimiser leur
impact sur l'environnement mais par-dessus tout pour accroître la richesse et la
diversité de la nature, comme l'agriculture écologique et la permaculture, rendrait
irréfutable aux yeux de tous la nécessité de choisir de plus en plus d'acheter "vert" et ainsi
de ne favoriser que les produits et services qui sont reconnus être les moins dommageables
pour l'environnement. De plus, lier les déséquilibres économiques dans le commerce nord-sud ainsi que l'hémorragie incessante occasionnée par le fardeau de la dette
des pays moins développés entraînant la liquidation de leurs actifs environnementaux
pour des gains à court terme est un autre domaine où les médias devraient porter
toute leur attention. Comme l'indiquait le Rapport Brundtland, les pauvres et les affamés
ne peuvent se permettre le luxe de protéger et restaurer l'environnement à moins
que les forces du marché qui les maintiennent en de telles conditions ne cessent
de jouer contre eux et qu'ils puissent enfin se nourrir et se loger convenablement. L'interdépendance
de l'ensemble du monde doit donc être mise en évidence. Il y a toutes sortes de questions
auxquelles les médias devraient s'intéresser, comme l'établissement d'immenses parcs où la nature soit véritablement protégée, tandis qu'il reste certaines
zones encore relativement intactes; la reconnaissance des revendications pour le
contrôle de leurs terres ancestrales par les peuples autochtones à travers le monde,
puisqu'ils y ont vécu depuis des siècles sans tout détruire comme nous le faisons; l'impact
destructeur du commerce international du bois sur les forêts tropicales et les forêts
pluviales tempérées; la pression excessive de chasse et de pêche sur les espèces
menacées d'extinction et sur les stocks de poissons; la contamination des nappes phréatiques
par les déchets toxiques et radio-actifs; l'excès de consommation de viande et son
impact sur d'immenses superficies de terre, tout particulièrement le 3% du bétail
américain que l'on fait paître sur les terres publiques ravageant ainsi des millions
d'acres d'habitats naturels; les habitudes de surconsommation encouragées par un
incessant barrage de publicité, elle-même responsable du gaspillage de millions de
tonnes de papier; et la liste pourrait s'allonger ainsi presque indéfiniment. À travers tous
leurs reportages, les médias devraient sans cesse mettre l'accent sur ce que pourraient
être de véritables pratiques durables pour chaque problème identifié et tenter de
nous montrer des exemples existants de développement durable réussi, tout en nous rappelant
l'exemple que la nature nous offre, depuis des millions d'années, de relations durables
et viables entre les dizaines de millions de formes de vie peuplant cette planète Terre qui, à tous égards, est littéralement vivante.
Q. Pourriez-vous expliquer un peu plus pourquoi nous devrions considérer la Terre
comme une entité vivante et quel impact cette idée intéressante pourrait avoir sur
nos comportements individuels et collectifs?
R. Cet autre concept de la Terre en tant que planète vivante fait partie d'un nouveau
champ de recherche scientifique issu de nombreuses observations mettant en évidence
le fait que la biosphère terrestre et la composition chimique de son atmosphère ont
été profondément modifiées par la présence de la Vie au cours des quatre derniers milliards
d'années et que son présent état homéostatique auto-régulateur, c'est-à-dire la Vie
maintenant les conditions équilibrées favorables à son existence ininterrompue, indique la présence d'une certaine forme d'intelligence globale responsable de la coordination
de trilliards de formes de vie individuelles dans la tâche collective de préserver
l'équilibre et l'harmonie dans la nature. Connue sous le vocable de "hypothèse Gaia", cette idée révolutionnaire a déjà commencé à influencer de façon importante
comment de nombreuses personnes et organisations voient la Terre et leurs rapports
avec celle-ci. Couplée avec le concept du développement durable, cette perception
de ce que dans son ensemble la biosphère est "vivante" et la réalisation des liens complexes
unissant toutes les formes de vie, incluant notre propre espèce, ont la capacité
potentielle de modifier de manière créative nos actions et comportements vis-à-vis
de l'environnement. En fait, plutôt que de voir la nature comme quelque chose se trouvant
à l'extérieur de nous et nous "environnant", que nous devrions protéger ou dont nous
ne devrions pas abuser dans notre propre intérêt, nous commençons à nous percevoir
comme étant nous-mêmes un élément indissociable du fonctionnement global de cet être à visages
multiples et ressentons par conséquent le besoin vital d'aligner nos actes et pensées
en fonction de la perpétuation de notre propre être - puisque Gaia vit en nous en "réalité virtuelle" ou, vu sous un autre angle, puisque nous vivons au sein de Gaia
tout comme les cellules d'un cerveau vivant à l'intérieur d'un corps immense et complexe.
Ce changement de paradigme, cette nouvelle façon de nous voir nous-mêmes et le monde qui nous entoure, aura des conséquences de grande portée et sera un facteur déterminant
dans notre réorientation vers une forme de relation durable avec toutes les autres
formes de vie.
Q. Quel instrument ou organisme global pourrait être le plus efficace pour la mise
en application des changements politiques requis pour sauver le monde?
R. Présentement aucune organisation ou nation n'a le pouvoir ou n'est mandatée pour
protéger et restaurer l'ensemble de la planète, et la logique inhérente des intérêts
nationaux et corporatifs existants va à l'encontre même de cet objectif vital. La
seule façon d'accomplir un tel tour de force est de créer un organisme internationalement
élu, représentant les gens de tous les pays et mandaté pour prendre toutes les mesures
nécessaires pour effectivement sauver le monde, surveiller les activités des corporations multinationales et restreindre au minimum les dommages abusifs causés à l'environnement
par quelque pays que ce soit. Au lieu du présent système des Nations-Unies conçu
en une ère d'extrême compétition pour la terre et les ressources dans le but de contrebalancer les excès agressifs de certains pays, le monde devrait maintenant réaliser
le besoin d'un tel organisme global élu au suffrage universel et accepter de remettre
une partie de la souveraineté nationale et des pouvoirs de taxation à un tel organisme qui se verrait ainsi conférer le pouvoir de parler et d'agir au nom de l'ensemble
et pour le bénéfice de tous. Une excellente opportunité aurait pu être saisie, lors
du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, afin d'entamer un dialogue sur cette question, menant éventuellement à l'établissement d'un organisme mondial ayant
le pouvoir politique et financier nécessaire pour agir de toute urgence, mais dans
le respect des principes démocratiques, afin de préserver l'environnement planétaire,
tout en s'occupant du mieux possible entre-temps des besoins très urgents de réglementation
et de réparation environnementales partout dans le monde -- mais on sait désormais
à quelle lamentable faillite a abouti ce grand rêve qui a donné lieu à beaucoup plus
de promesses et de voeux pieux qu'à des actions concrètes de la part des pouvoirs politiques!
Q. En conclusion, que recommanderiez-vous à la personne désireuse d'influencer efficacement
l'issue globale et espérons-le positive de notre crise environnementale actuelle,
et par où devrait-elle commencer?
R. Il faut d'abord et avant tout garder à l'esprit que quoi qu'il advienne dans le
monde et que peu importe qui en porte la responsabilité, la seule personne sur laquelle
on peut exercer une influence et dont le comportement peut être contrôlé pour le
bénéfice de l'ensemble est soi-même. Chacun d'entre nous est l'acteur le plus important
dans le drame humain en cours présentement à l'échelle de la planète et chacun d'entre
nous peut choisir de faire partie de la solution, plutôt que de faire partie du problème. En plus de contribuer par tous nos choix personnels dans la vie concernant ce
que nous achetons, pour qui nous décidons de voter et comment nous réagissons face
à la crise globale, nous ne devons jamais sous-estimer le pouvoir que détient une
seule personne déterminée, guidée par une vision claire, et motivée par des idéaux élevés,
une éthique inébranlable et une compassion inconditionnelle envers les autres et
toutes les formes de vie, pour amener le monde entier un peu plus près du bon sens,
de la paix et de l'harmonie. C'est la seule force qui ait toujours été l'unique catalyseur
de tout changement survenant dans le monde. Que ce soit la protection des droits
humains, la prévention de la guerre nucléaire ou la réalisation d'un monde meilleur
pour tous, la volonté et l'action individuelles demeureront à jamais l'unique rempart contre
la violence aveugle, la destruction malveillante et la stupidité érigée en système.
La justice pour tous, le respect envers toutes les expressions de la nature et l'amour
de tout ce qui vit peuvent parfois sembler n'être qu'un rêve lointain. Pourtant ce
rêve grandit sans cesse en chaque être humain depuis que nous avons commencé à marcher
sur cette planète magnifique et à regarder le ciel la nuit pour contempler la voûte
étoilée étreignant notre conscience en éveil de ses rayons de faible lumière, se faisant
l'écho d'invisibles merveilles et d'une sagesse prodigieuse. Nous sommes la chair
vivante de cet immense corps de Vie dont le coeur palpitant bat dans notre poitrine
et dont la conscience cristalline et lucide scintille en nos cerveaux. Comme à toutes
les autres formes de vie de cet univers puissant et insondable, une mission nous
a été donnée, non pas de dominer les autres formes de vie et de conquérir les habitats
naturels pour notre seul bénéfice, mais d'ouvrir de nouveaux horizons d'ingéniosité co-créatrice
avec les autres êtres et civilisations habitant cette planète et, sans l'ombre d'un
doute, d'innombrables autres planètes, aussi loin que l'esprit est capable de l'imaginer. Nous devons fermer nos yeux, de temps à autre, calmer nos pensées et aller
au plus profond de nous pour sentir, sonder, toucher cette conscience grandissante
qui étend doucement ses bras et ses doigts pour unifier l'ensemble de l'humanité
en un seul être conscient de lui-même, un être tellement rempli d'Amour, de Compassion et
de Sérénité qu'on le prendrait pour une divine expression de l'Etre suprême, la véritable
Réalité qui s'exprime maintenant sur cette Terre, ainsi qu'il en était au Début qui ne fut jamais, ainsi qu'il en sera à la Fin qui ne viendra jamais... et comme cela
est, Maintenant plus que jamais.
Avec ces réponses présentes à l'esprit, vous avez donc l'option de vous atteler à
la tâche d'apporter votre contribution dévouée pour un monde meilleur et plus équilibré,
une option pour laquelle vous avez certainement envie de vivre et de vous battre
maintenant que vous avez retrouvé votre pleine conscience. Vous en avez plus qu'assez
de vivre inconsciemment et ne demeurerez sûrement pas assis à ne rien faire tandis
que le monde entier réclame de l'aide et l'engagement de personnes responsables prêtes
à faire tout ce qui est nécessaire pour ramener la planète à la vie... ainsi qu'il en
fut pour vous après tant d'années passées... dans le coma.
Jean Hudon
Coordinateur du Réseau Arc-en-ciel de la Terre
http://www.EarthRainbowNetwork.com
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